2007 : René Guénon et le Rite Ecossais Rectifié
Auteur : Jean-Marc Vivenza
Éditeur : Simorgh
Année : 2007
Eclaircissements au sujet des méprises et incompréhensions de Guénon, et de ses disciples, à l'égard de la doctrine des Elus Coëns, de l'Ordre des Chevaliers Bienfaisants de la Cité Sainte, et da la théosophie de Louis-Claude de Saint-Martin."
On sait la profonde et durable incompréhension envers la pensée de Martinès de Pasqually et les pratiques observées par l'Ordre des Chevaliers Maçons Elus Coëns de l'Univers, sa significative réserve s'agissant de la théosophie de Louis-Claude de Saint-Martin, et ses vives critiques à l'égard du Rite Ecossais Rectifié, positions et attitudes constantes qui traverseront et caractériseront les différentes analyses effectuées par René Guénon chaque fois qu'il abordera des questions relatives à ces sujets, et sur lesquelles il ne jugea pas utile de revenir.
En effet, les jugements de Guénon se signaleront toujours dans son œuvre par une nette minoration de la valeur intrinsèque de ces trois branches distinctes, et pourtant très proches, formant presque un identique courant, une quasi unique « famille » du point de vue spirituel dont l'influence fut considérable en Europe au XVIIIe siècle au sein de ce qu’il est convenu d’appeler l'Illuminisme.
Les tranchantes et souvent brutales affirmations, que l'on retrouvera clairement et catégoriquement réaffirmées lorsque Guénon aura à s'exprimer sur des points touchant à ces domaines, de manière invariante et inchangée tout au long de sa vie, se transmis, si l'on peut dire, et se développa d'ailleurs avec une rare continuité chez de nombreux représentants des milieux traditionnels, la plupart du temps disciples déclarés de Guénon, qui adoptèrent, et affichèrent, par l'effet d'un regrettable mimétisme, un comportement franchement négatif, pour ne pas dire plus, concernant les travaux des Elus Coëns, la pensée du Philosophe Inconnu ou la réforme, mais il conviendrait de dire, plus exactement, la « rectification » de la Stricte Observance Templière, s'appuyant sur la doctrine de la « Réintégration » enseignée par Martinès de Pasqually, entreprise par Jean-Baptiste Willermoz lors du Convent des Gaules en 1778, et du Convent de Wilhelmsbad en 1782.
Cette attitude inexplicable obligeait donc à ce que soit enfin entrepris un travail de clarification et d’explication de ce qui conduisit Guénon à considérer que la doctrine de Martinès de Pasqually, la perspective théosophique du Philosophe Inconnu et la rectification élaborée par Jean-Baptiste Willermoz, étaient toutes trois entachées d’un vice les disqualifiant et les excluant des sphères réservées de la « tradition », alors même que c’est sans doute ce courant spécifique au sein de l’ésotérisme chrétien qui est autorisé, selon bien évidemment les critères de la Révélation, à revendiquer une effective authenticité à l’égard de l’authentique « Tradition » fondée et appuyée, non pas sur les restes composites de l’héritage post diluvien et babélien, mais sur les enseignements reçus et délivrés au cours des siècles par les Patriarches, les Justes et les Prophètes, rappelés et remise en lumière par le Verbe.
Par ailleurs, il apparaît nettement à l'examen, que l'étrange incompréhension de Guénon vis-à-vis du Régime Ecossais Rectifié, trouve principalement son explication dans les graves confusions qu'il commit à l'égard du système willermozien, nous donnant de mieux percevoir les raisons de sa grande méconnaissance de la composition de la structure interne du Régime Rectifié, qui aboutirent chez lui à des conclusions totalement faussées.
Il semble donc, lorsque l'on observe sereinement les causes qui participèrent aux inexactes affirmations, répétées et toujours maintenues de René Guénon, qu'elles reposent sur une ignorance de la structure du Régime Ecossais Rectifié, doublée d'un oubli des sources et de la nature de la doctrine des "Instructions secrètes" qui sous-tendent invisiblement, mais cependant foncièrement et formellement, l’Ordre des Chevaliers Bienfaisants de la Cité Sainte.
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