Gérard Van Rijnberk, Episodes de la vie ésotérique (1780-1824)
Auteur : Dr Gérard Van Rijnberk
Éditeur : La Pierre Philosophale
Gerard Abraham van Rijnberk (1875-1953), abondamment cité et très souvent utilisé par ceux qui s’intéressent aux questions relatives à l’histoire de l’ésotérisme au XVIIIe siècle, reste pourtant, en règle générale, relativement méconnu dans le monde de l’initiation, ce qui est pour le moins paradoxal lorsqu’on sait l’immense apport de ses ouvrages à la connaissance des domaines si prisés, et à juste titre, par les âmes de désir.
En 1949, van Rijnberck allait revenir de nouveau sur les sujets essentiels dont il avait traités, par un ouvrage qui fait l’objet de la présente édition qu’il intitulera : Episodes de la vie ésotérique (1780-1824), et dont la place, tant dans l’œuvre de l’auteur d’Un thaumaturge au XVIIIe siècle, Martines de Pasqually, qu’au sein des études portant sur les éléments qui présidèrent à l’émergence des grands courants initiatiques qui surgirent en France, occupe un rang significatif.
Épisodes de la vie ésotérique, Dr Gérard Van Rijnberk, Préface : Jean-Marc Vivenza, 275 pages.
_________________________
J'ai eu le bonheur de pouvoir prendre connaissance dans plusieurs Archives d'Europe, de quelques milliers de lettres échangées vers la fin du XVIIIe et dans le commencement du XIXe siècle, par des douzaines de personnages intéressés fervemment par l'ésotérisme dans tous ses aspects doctrinaux et de manifestation. Tout un monde d'idées, de désirs et d'aspirations spirituelles s'ouvre au lecteur de ces épistolaires. Observations, expériences, faits, théories, hypothèses, doctrines, espoirs, convictions, foi, souvent exprimés timidement, quelquefois avec une assurance magistrale, se retrouvent dans ces vieux papiers jaunis. Il est troublant de penser que tout cela a fermenté dans les âmes de gens qui ont vécu dans une période de notre civilisation encore plus généralement chargée d'adversité que la nôtre, à tout ce qui n'est pas tangible et assujétissable à l'examen critique, à la raison froide, à l'argumentation exacte et serrée du doute le plus foncier.
La plupart de tout cela est resté caché et inconnu jusqu'à ce jour. Les correspondants, tous Maçons haut-gradés, membres de sociétés initiatiques très secrètes ont su conserver le secret de leurs épanchements, épanouis seulement dans leurs lettres intimes.
Note de présentation :
Une réédition de cet ouvrage s'imposait, car à force d'être devenu rare il finissait par se faire oublier. Pourtant, quelle source d'informations ! Van Rijnberk a traité ici de sujets divers, mais dont tous ont pour dénominateur commun l'Illuminisme au XVIIIème siècle. Le livre de René Le Forestier (La Franc Maçonnerie templière et occultiste au XVIIIème siècle, Paris, Aubier-Nauwelaerts, 1969) pourra servir au lecteur désireux de se documenter plus précisément sur certains points. Et pour ce qui concerne plus particulièrement Charles de Hesse, on consultera l'excellent ouvrage de Max Geiger (Aufkldrung und Erweckung, Zurich, EVZ - Verlag, 1963) consacré à Jung-Stilling. Enfin, nous avons tenté de présenter un panorama de l'Illuminisme de la Franc-maçonnerie du XVIIIème siècle, dans L'ésotérisme au XVIIIème siècle en France et en Allemagne (Paris, Seghers, 1973) et dans Eckartshausen et la théosophie chrétienne (Paris, Klincksieck, 1969).
Antoine Faivre
Publié dans Préfaces | Lien permanent