2007 : La Prière du coeur selon Louis-Claude de Saint-Martin dit le "Philosophe Inconnu"
Auteur : Jean-Marc Vivenza
Éditeur : Arma Artis
Dire que la prière représente une activité essentielle pour Louis-Claude de Saint-Martin, est encore trop peu dire tant le Philosophe Inconnu nous apparaît, à l’évidence, comme l’exemple même d’un être ayant fondé son existence sur le dialogue intérieur entre le divin et l’homme, tant, chez lui, l’engagement dans le cœur à cœur avec Dieu fut l’unique nécessaire dans lequel il puisa les principales ressources qui lui permirent d’effectuer, malgré les faiblesses de sa nature au physique, le temps de son pèlerinage terrestre.
En effet, pendant son bref passage en ce monde, Saint-Martin sut nous rappeler, avec bonheur, que l’établissement d’une intime relation avec le Verbe est non seulement de nature vitale et fondamentale, mais que, de plus, elle est un impérieux devoir que nous nous devons d’accomplir afin que notre âme soit enfin comblée et rassasiée par les dons et les lumières du Ciel qui lui font cruellement défaut, ceci de par l’état de confusion, de dégradation et de rupture dont nous recevons, hélas, le triste héritage à notre naissance corporelle de par la faute de nos premiers parents.
En authentique guide spirituel, le Philosophe Inconnu nous invite à placer nos pas à sa suite dans la voie de la prière, nous conviant à cheminer, à ses côtés, dans l’approfondissement de notre connaissance de Dieu. Car il s’agit bien, pour nous, non seulement de se nourrir, en un premier temps, des souveraines paroles et bienheureux conseils de Saint-Martin, mais, surtout, et il convient d’insister fortement sur ce point de par son caractère éminemment supérieur et central, de pratiquer à notre tour le saint exercice, de se rendre, comme nous le demande instamment Saint-Martin, assidu et fidèle dans l’oraison ; d’habituer l’âme au divin entretien.
Conservons ainsi en permanence en mémoire que la voie de la prière intérieure est une voie secrète où règnent le silence et la lumière, elle est la « voie » par excellence de la rencontre avec le Seigneur ; celle, surtout, qui nous rend « le frère, la sœur et la mère » (Marc III, 35) du Réparateur.
La prière est donc bien, en réalité, comme l’affirma à de nombreuses reprises et à juste titre Saint-Martin, qui voyait d’ailleurs en cela son grand secret, la sublime et effective opération qui permet l’éclosion, en notre interne, de la pure essence indéfinissable, de la subtile « Présence » qui est le trésor de l’esprit, celle qui donne, dans les abyssales profondeurs de notre cœur, pour notre plus grande joie et inexprimable transformation, naissance au Verbe, à « Celui » sans lequel toute vie est vaine - « la Lumière vraie qui éclaire tout homme venant dans le monde. » (Jean I, 9).
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