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2009 : La Sophia et ses divins mystères

2009 : La Sophia et ses divins mystères

Auteur : Jean-Marc Vivenza

Éditeur : Arma Artis

Année : 2009

Que n’a-t-on dit, de tout temps, à propos de la Sagesse ? Nous le savons, les plumes semblent intarissables sur ce sujet, et les philosophes n’ont, primitivement, pas eu d’autre objet, d’autre fervent désir et secret espoir, dans leur quête, louable et éperdue d’une science certaine et élevée des choses et des êtres, que de conquérir cette Sophia à l’aimable figure tant désirée et courtisée. Il faudra le jugement sévère du converti du chemin de Damas pour que résonne, difficilement, et pour la première fois d’une manière si catégorique aux oreilles de l’orgueilleuse certitude des sages de la terre, la formidable sentence qui, comme un soudain coup de tonnerre brutal dans l’empirée des idées, affirmera de façon tranchée que la Sagesse de Dieu est folie pour les hommes (1 Corinthiens 1, 20) et, réciproquement, folie pour Dieu celle, bien imparfaite et fragile, de ce monde (1 Corinthiens 3, 19).

Les très nombreux discours, témoignant le plus souvent d’une incontestable grandeur d’âme à propos de l’éminente valeur de la sapience et de sa supériorité universelle, qui forment d’impressionnantes et savantes bibliothèques, semblent ainsi se perdre en d’interminables plaidoiries qui rivalisent de subtilités, et si parfois ces exposés sont en mesure de nous arracher quelques convictions, finalement, très peu emportent véritablement l’entière et totale adhésion de notre esprit, la plupart des thèses audacieuses s’achevant, ultimement, par l’aveu socratique dont on peut dire qu’il est finalement le dernier mot, quasi absolu et définitif, à propos de la connaissance philosophique : Ἓν οἶδα ὅτι οὐδὲν οἶδα [ « je sais que je ne sais rien » ] . De la sorte nous restons, pour tout dire, réservés en une question qui pourtant est essentielle, et le visage de Sophia nous apparaît comme tristement inaccessible, se dérobant devant nos soupirs en se conservant voilé et définitivement dissimulé à nos regards impuissants.

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