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Antoine Faivre, Eckartshausen et la théosophie chrétienne

Antoine Faivre, Eckartshausen et la théosophie chrétienne

Auteur : Antoine Faivre

Éditeur : La Pierre Philosophale

Année : 2016

Il y a peu d’ouvrages qui eurent une importance aussi fondamentale dans la connaissance du courant théosophique européen au XVIIIème siècle, que celui qui est aujourd’hui proposé en réédition par la Pierre Philosophale aux lecteurs contemporains, soit ‘‘Eckartshausen et la théosophie chrétienne”, livre qui fut publié initialement par les éditions Klincksieck en 1969, issu de la thèse de Doctorat d’État soutenue à l’Université de Paris-Sorbonne en décembre 1969 par Antoine Faivre sous la direction d’Eugène Susini (1900-1982).

Le travail considérable que représente cette étude, a permis de pouvoir aborder en français - nous pourrions dire, enfin -, la personnalité de Karl von Eckartshausen (1752-1803), et d’en avoir une connaissance quasi exhaustive ce qui, du point de vue de la recherche historique et philosophique, force absolument l’admiration, tant le sujet était délicat et complexe eu égard au caractère très divers et épars des sources, notamment à l’époque où fut entreprise l’écriture de cette thèse d’État.

Il serait, bien évidemment, tout à fait inutile de vouloir résumer ici ce que l’on peut découvrir à la lecture des pages qui constituent cet imposant volume, et nous croyons donc non nécessaire de paraphraser l’étude effectuée par Antoine Faivre dont les longs développements et le profond examen, tant de la vie de l’homme, que de sa pensée et de son œuvre, permettent une compréhension très étendue des positions du théosophe allemand.

Eckartshausen s’inscrit donc dans le sillage des penseurs traditionnels qui interrogent le monde pour y déceler des « signes » de la transcendance, ne niant pas ce qui, dans la réalité, participe des forces nocturnes, tout en étant convaincu cependant que le livre ouvert de la nature est une « langue intime », une parole intérieure provenant de la Divinité, persuadé que l’existence visible qui nous entoure est un ensemble de symboles, une constante évocation, changeante et immédiate, de la sagesse de Dieu dont la présence se manifeste de multiples façons.

Le lecteur contemporain, bénéficiant de l’utile réédition de ce livre majeur, va donc pouvoir aborder « Eckhartshausen et la théosophie chrétienne » en sachant le rôle significatif que joua, historiquement, cette étude d’Antoine Faivre, notamment dans le domaine francophone, en ce qui concerne la mise en lumière des voies et tendances qui participèrent de l’Illuminisme européen.

On pourra enfin constater qu’Eckhartshausen, s’il eut pour ami Johann Michael Sailer (1751-1832), ancien jésuite qui devint évêque de Ratisbonne, fut en relation avec les plus illustres représentants de l’Illuminisme, entretenant des liens, ainsi qu’une correspondance soutenue et importante, avec Friedrich Nicolai (1733-1811), Franz Josef Graf von Thun (1734–1801), Nicolas Antoine Kirchberger (1739-1799), Johann Heinrich Jung-Stilling (1740-1817), Johann Gottfried von Herder (1744-1803), et qu’il connut, par ailleurs, un autre munichois célèbre, Franz von Baader (1765-1841), ce dernier nous révélant d’ailleurs, que peu avant sa disparition, l’auteur de la « Nuée sur le sanctuaire » semble avoir établi un contact épistolaire en France avec Louis-Claude de Saint-Martin (1743-1803), dit le « Philosophe Inconnu ».

L’influence d’Eckhartshausen est de ce fait absolument considérable, ayant été regardé par Alexandre Ier (1777-1825) comme un penseur d’importance équivalente à celle des plus éminentes figures du courant illuministe et mystique, ceci expliquant sans doute pourquoi, de Novalis (1772-1801), jusqu’à Alphonse-Louis Constant, plus connu sous le hiéronyme d’Éliphas Levi (1810-1875), sans oublier Gérard Anaclet Vincent Encausse, dit Papus (1865-1916), ou Aleister Crowley (1875-1947), il fut considéré comme un auteur de premier ordre placé au rang des plus grands.

La réédition de cette étude d’Antoine Faivre portant sur la vie, la pensée et l’œuvre d’Eckhartshausen - qui est en soi un événement qu’il convient d’apprécier à sa juste valeur -, va donc permettre à une nouvelle génération de lecteurs, et c’est une heureuse chose, d’aborder et de découvrir un des représentants les plus marquants de « l’illuminisme », et de s’apercevoir, à la lecture de ce texte fondamental qui éclaire bien des points obscurs des doctrines relevant de l’ésotérisme, constituant, incontestablement, un véritable outil d’enseignement, apte à offrir à chacun, aujourd’hui encore, d’entrer dans les arcanes mystérieuses de la pensée théosophique dont on sait combien elle prend sa source dans l’inaccessible « sans-fond », et, de par cette précieuse connaissance, d’ouvrir, sans doute pour les plus persévérants, les portes qui ouvrent sur l’authentique chemin de la recherche essentielle et infinie, dans les domaines, subtils s’il en est, ou seul souffle « l’Esprit ».

Un Volume de 790 Pages et 18 Planches Hors-Texte.

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Cette Seconde Édition Reproduit À L’identique Le Texte De La Première (Paris : Klincksieck, 1969) Avec, En Plus, Un Avant-Propos De L’auteur Pour Cette Seconde Édition, Une Préface (Par Jean-Marc Vivenza), Et En Annexe Une Édition Commentée De La Correspondance Échangée Entre Eckartshausen Et Sergueï Ivanovitch Plechtcheev

Voici Une Seconde Édition Du Premier – Et Dernier, Jusqu’à Ce Jour – Ouvrage D’ensemble Sur Le Munichois Karl Von Eckartshausen (1752-1803), Contemporain Du Siècle Des Lumières Et Représentant De L’Illuminisme Chrétien. L’historien Rencontre Souvent Ce Théosophe, Alchimiste, Arithmosophe, Dont La Personnalité Était Demeurée Dans L’ombre Et Dont L’œuvre (Plus De Cent Titres) Se Situe Aux Sources Mêmes De La Philosophie Romantique. L’ouvrage Repose Non Seulement Sur L’étude De Textes Imprimés, Mais Aussi Sur Celle De Nombreux Documents (Correspondances, Notamment) Jusqu’alors Inédits.

La Première Partie Présente L’homme Dans Son Époque Et Son Milieu. Il Y Est Question, D’une Part, De Ses Activités Au Sein De L’Académie De Bavière Et Dans Le Contexte Religieux, Philosophique Et Littéraire Du XVIIIe Siècle Finissant ; D’autre Part, De Ses Rapports Avec Diverses Sociétés Initiatiques (À Caractère Ésotérique, Mais Aussi Politique Comme Celle Des Illuminés De Bavière) Ainsi Qu’avec Des Personnages Tels Que Conrad Schmid, Josef Von Thun, Johann Heinrich Jung-Stilling, Niklaus Anton Kirchberger, Louis De Divonne, Louis-Claude De Saint-Martin, Ivan Lopouchine, Sergueï Ivanovitch Plechtcheev, Etc.

La Seconde Partie Est Consacrée À La Pensée Proprement Dite D’Eckartshausen, Étudiée Tant À Travers Ses Écrits Que Dans Le Contexte De Courants Ésotériques Dont Il Se Réclame (Kabbale Chrétienne, Théosophie Dans La Mouvance De Jacob Böhme, ‘Science’ Des Nombres…). Dans Cette Perspective Sont Présentés Des Chapitres Tels Que : L’analogie ; Les Esprits ; L’Adam Primordial Et Sa Chute ; La Régénération De L’Homme Et De La Nature ; Ésotérisme Et Église Intérieure ; Kantisme Et Théorie De La Médiation ; Arithmosophie ; Pneumatologie ; La Notion De ‘Magique’; Palingénésie ; Alchimie ; Magnétisme Animal…

La Dernière Partie, Intitulée Le Rayonnement De L’œuvre, Est Consacrée À La Réception D’Eckartshausen. En Allemagne, D’abord : Témoignages De Johann Gottfried Herder, Johann Caspar Lavater, Johann Wolfgang Goethe, Johann Friedrich Schiller, Karl Heinrich Jung-Stilling, Justinus Kerner, Novalis, Etc. En France, Il Est Présent Chez Senancour, Éliphas Lévi, Édouard Schuré, René Guénon, Etc. Il A Exercé Un Certain Rayonnement En Angleterre Aussi (Où Aleister Crowley L’appelait « The Divine Philosopher »), Mais Surtout En Russie, Sous Alexandre 1er (Le Tsar Lisait Ses Œuvres, Que Mme De Krüdener Commentait Pour Lui). Antoine Faivre Décrit Le Contexte ‘Mystique’et Maçonnique Dans Lequel S’exerça Son Influence En Ce Pays, Et Relève Maintes Traces Qu’il A Laissées Dans Les Œuvres D’Alexandre Herzen, Nicolas Gogol, Ivan Gontcharov, Léon Tolstoï, Nikolaï Lesskov.

Plusieurs Appendices, Et Un Index Des Noms Propres, Complètent L’ouvrage.

Eckartshausen et la théosophie chrétienne

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