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Une vie une oeuvre : Ananda Kentish Coomaraswamy

Une vie une oeuvre : Ananda Kentish Coomaraswamy

Portrait de l’un des plus grands spécialistes de la philosophie, des religions et de l’art orientaux, conservateur du Museum of Fine Arts de Boston de 1917 à sa mort et éminent collaborateur de René Guénon dans les années 1930. Chercheur exceptionnel, Ananda Kentish Coomaraswamy consacra sa vie à la redécouverte des principes inspirateurs des arts et cultures traditionnels et à faire comprendre le rôle et la fonction de l’Art dans les sociétés humaines.

Né d’un père hindou et d’une mère anglaise, Ananda K. Coomaraswamy est né à Colombo (Sri Lanka) le 22 août 1877. D’abord attiré par des études scientifiques (nommé directeur des recherches minéralogiques de l’île de Ceylan en 1903), puis par l’action politique (en 1909, il fut en contact avec les milieux nationalistes et anticolonialistes du Bengale), il se spécialisa finalement dans les questions d’art traditionnel, hindou et bouddhique, domaine dans lequel il produira une œuvre considérable, répartie dans une quarantaine d’ouvrages et plusieurs centaines d’articles.
Mais c’est à partir des années 1930 que son œuvre atteindra une portée majeure avec sa rencontre de l’œuvre de René Guénon, qui exercera une influence déterminante sur l’orientation intellectuelle de A.K Coomaraswamy. Rejoignant Guénon sur les principes fondamentaux de la « Philosophia Perennis», (« la philosophie éternelle »), les travaux de Coomaraswamy dépasseront le domaine de l’art et de l’iconographie pour s’étendre à celui des mythes et de la métaphysique, montrant l’accord unanime des différentes doctrines traditionnelles sur la nature de l’art symbolique, hindou, bouddhique ou chrétien.

Dans « La Philosophie chrétienne et orientale de l’art » (publié aux Etats-Unis en 1956), Coomaraswamy écrit « Dans les circonstances présentes, l’art est devenu un luxe, un luxe que la plupart des hommes ne peuvent s’offrir… Autrefois, l’art était un principe de connaissance qui fournissait ce qui était nécessaire à la vie et qui satisfaisait les besoins physiques et spirituels de l’homme. L’homme complet créait dans la contemplation et, en créant, ne se séparait pas de lui-même…»
Coomaraswamy ne cessera ainsi de rappeler dans l’ensemble de son œuvre, que l’art traditionnel, ignorant la distinction entre beaux-arts sans utilité et artisanat utilitaire, est fait de représentations symboliques et signifiantes, unissant dans un même dessein la forme (dans l’ordre sensible) et l’idée (dans l’ordre intellectuel). Voilà sans doute pourquoi A.K Coomaraswamy, conscient de son rôle de conservateur de musée, considérait que en matière de valeur culturelle artistique, la question quoi était infiniment plus importante que la question comment , l’art n’étant pas selon lui, une vertu physique ou esthétique, mais essentiellement une vertu intellectuelle…

France Culture

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