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2005 : " Qui suis-je ? " BOEHME

2005 : " Qui suis-je ? " BOEHME

Auteur : Jean-Marc Vivenza

Éditeur : Pardès

Année : 2005

Jacob Boehme

(1575-1624)






Jacob Boehme mérite, incontestablement, d'être considéré comme le plus surprenant et le plus profond visionnaire que les temps firent surgir au sein du large et vaste courant de l'ésotérisme chrétien. Tout en lui témoigne de ce mystère qu'il plaça en tant qu'élément central de sa doctrine, colorant la totalité de son œuvre d'une énigmatique opacité que très peu purent véritablement percer.

«Mon esprit a pénétré […] jusque dans la génération la plus intérieure de la divinité, et là il a été embrassé par l'amour, comme un époux embrasse sa chère épouse. […]Dans cette lumière mon esprit aussitôt a vu au travers de toutes choses, et a reconnu dans toutes les créatures, dans les plantes et dans l’herbe, ce qu’est Dieu, et comment il est, et ce que c’est que sa volonté. Et aussi à l’instant, dans cette lumière, ma volonté s’est portée, par une grande impulsion, à décrire l’être de Dieu.»

Ce Boehme (Qui suis-je ?), nous montre que l’extraordinaire cordonnier allemand, doté d'une exceptionnelle capacité à expliquer les moindres phénomènes rencontrés dans le règne de la nature, parvient, dans un identique mouvement, à nous faire accéder aux secrets célestes touchant à la primitive origine du Principe.
Celui que certains n'hésitèrent pas à baptiser le « Prince des obscurs » ou le « Père de l’Eglise intérieure », a su, il est vrai, nous parler de l'Abîme dans lequel se tient le « Néant éternel » avec une remarquable aisance et une inexplicable science qui forcent l'admiration. De par ses immenses qualités littéraires et théoriques, il a d’ailleurs reçu un titre prestigieux que lui a conféré l'histoire, puisqu'il est reconnu, à présent, comme le Philosophus teutonicus (Philosophe teutonique), c'est-à-dire le « Philosophe » au sens générique du terme.

Véritable voyage d'un genre peu commun, la rencontre avec l'œuvre de Jacob Boehme est bien souvent à la source d'une réorientation spirituelle radicale, un moment inoubliable, puisqu’on doit en effet au visionnaire de Görlitz sa renversante pertinence s'agissant de l'énigme révélée de la silencieuse présence intérieure de la Sagesse de Dieu, son incomparable perception de la sainte Sophia, celle qui inspire l'âme plongée dans les ténèbres du monde, Sagesse qui nous guide vers la véritable gnose, c’est-à-dire la connaissance indicible de l'indéfinissable « sans-fond » (Ungrund), l'essence de toutes les essences. Ce fut, selon l’expression de Boehme, « par l'esprit de Dieu » qu'il put atteindre ces terres lointaines où l'intellect transcendant communique librement avec le suressentiel, où il perçoit clairement la Parole non émanée qui subsiste au cœur de la Sainte Trinité, et il nous en livra, dans ses fascinants ouvrages, avec quel génie et souveraine maîtrise, l’admirable témoignage directement inspiré du Ciel.

« J'ai vu et j'ai connu l'essence de tous les êtres, le fondement et le néant. Et aussi la naissance de la Sainte Trinité et l'origine et l'état premier de ce monde et de toutes les créatures dans la Sagesse divine. J'ai connu et j'ai vu en moi-même les trois mondes : le monde divin, angélique ou paradisiaque, le monde des ténèbres, fondement de la nature ignée, et ce monde extérieur et visible […]. J'ai vu et j'ai connu toute l'essence, dans le mal et dans le bien, comment l'un est fondé sur l'autre et en provient[…]. Non seulement, j'en ai été émerveillé, mais encore rempli de joie. »

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